Laece Ryef Légende

ATTENTION : cette section dévoile des informations des deux premières parties de l'histoire de Laece.


Synopsis

Après vingt huit années loin d'être aisées, Laece revient sur Muchonie. Entre rébellion, voyages et combats pour la liberté des siens, il va devenir plus qu'un homme pour tous et toutes. Après l'Origine, la Légende.


 

— Laece ! Régiments ennemis en approche ! Ils sont au moins cent fois plus nombreux.

Bien ! Alors ça va être intéressant. Escouade cinquante-deux, c’est l’heure de s’amuser !

Nax ne fut pas surprise de ma réponse. Elle se remit en garde, rapidement imitée

par Era et White. Sous nos pieds, gisaient dans leur sang près de deux-cents soldats, qui avaient eu le malheur de nous affronter. Ces gens ne comprenaient donc pas ? Cela faisait une semaine que, tous les jours, nous massacrions les hommes qui étaient envoyés sur nous. Toujours plus nombreux, mais finissant dans tous les cas de la même façon. Le désert, originellement fait de sable blanc, s’était imbibé du sang et arborait désormais une couleur pourpre prononcée. Mais ils ne comprenaient pas. Dans leurs regards, je vis qu’ils savaient le sort qui les attendait. J’avais presque pitié d’eux, pauvres soldats obéissant simplement aux ordres. Mais à aucun moment l’hésitation ne me gagna. Rapidement, la mare de sang déjà large s’épaissit encore davantage, abreuvée par ces nouveaux régiments. Nous n’étions pas si méchants, pourtant. Nous frappions suffisamment bien pour les tuer instantanément, sans douleur aucune. Nous aussi,
nous obéissions aux ordres. Une guerre comme les autres.

 

Du moins en apparence. Nous ne devions pas vaincre l’ennemi, mais survivre. Nous devions juste garder une position, tous les jours, et attendre que de nouveaux ordres tombent. Après cette semaine, une autre passa, puis deux. Ainsi, pendant treize semaines. Chacun des quatre-vingt-onze jours de ces semaines, nous nous tenions à l’exact milieu entre le camp ennemi et le nôtre, et nous tuions ceux qui osaient, ou devaient venir. A moi seul, je fis des milliers de morts. Chacun de nous fit des milliers de morts. Même Ace, avec son fusil de précision, en fit sûrement plus de mille.

 

Quelle ne fut pas notre surprise alors, quand seuls quatre corps se dégagèrent de l’immensité du sable blanc. Dans nos oreilles, Ace nous les décrivit, mais nous n’avions que faire de savoir à quoi ils ressemblaient. Nous attendîmes, comme toujours, qu’ils arrivent à notre niveau. Ils s’arrêtèrent à un peu plus de dix mètres de nous, et nous rendirent le regard déterminé que nous leur lancions. Ils étaient tous grands, de plus de deux mètres, et tous armés d’une épée à un tranchant, rappelant par sa forme un couteau de cuisine. Et une fois qu’ils eurent fini leur analyse, ils foncèrent. Ace n’eut pas le temps de les abattre, et n’en eut plus l’occasion à partir de cet instant. Ils étaient différents, comme chacun de nous. Ils engagèrent le combat, chacun en un contre un. Leurs visages cachés derrière leurs casques, seuls leurs yeux restaient visibles, mais je n’y prêtais guère attention.

 

Après avoir évité le premier coup qui s’abattit pour moi, je ripostai. Tenant de mes deux mains mon Mastodonte, cette fidèle épée géante, j’envoyai quelques coups directs à mon nouvel adversaire, qui n’eut aucun mal à contrer. Il me laissa attaquer encore quelques instants, avant de prendre l’initiative de le faire, et à mon tour je fus l’homme qui repoussait les coups. A plusieurs reprises, les rôles s’échangèrent, mais aucun ne prit l’avantage sur l’autre. Son niveau de maîtrise de son arme et sa force étaient égaux aux miens. Cet homme n’était définitivement pas normal. Je reculai finalement, jetant rapidement un coup d’œil aux autres. Ils ne faisaient pas mieux que moi. Nax, comme à son habitude, tournoyait avec ses lames bleues, mais n’atteignait pas sa cible. White n’avait pas bougé autre chose que ses bras depuis le début, exploitant sa technique si perfectionnée pour retourner la vitesse et la force de l’adversaire contre lui. Mais cela ne lui suffisait, cette fois, qu’à se défendre. Era venait de se faire mettre à terre. Il n’était pas assez rapide. Sa faux plantée dans le sol, son adversaire l’avait balayé. Heureusement, il réussit à se relever et récupérer son arme avant d’être embroché. Les adversaires reculèrent tous soudainement, reformant la ligne d’origine, et nous les imitâmes. Il fallait en venir à bout et vite.

 

C’est à ce moment qu’Ace nous informa que les ordres étaient tombés. Nous avions attendu tout ce temps pour faire face à ces hommes, résultats d’expériences que l’Empire avait soupçonnées mais n’avait jamais pu prouver. Nous devions les éliminer, et les ramener au camp pour qu’ils soient étudiés. Mais ce n’était pas aussi simple. Les combats reprirent rapidement, mais cette fois ils prirent l’avantage. Nous étions à leur merci, tous. Mais ils partirent. C’était un avertissement. La plus belle bataille de ma vie.