Laece Ryef Décadence


ATTENTION : cette section dévoile des informations sur les trois premières parties de l'histoire de Laece.

Synopsis

Après avoir affronté ce qu'il estime comme toutes les menaces, Laece a enfin droit au calme. C'est ce qu'il croyait. Chutant de son piédestal, il doit reconquérir tout son empire, redevenir la Légende, sauver la vie... Après sa Décadence.


 

Mes pas résonnaient dans le couloir vide. Une soi-disant urgence. Je n’avais aucune idée de ce qui pouvait faire demander ma personne à une heure aussi matinale, mais je savais qu’il valait mieux que ce soit pour une bonne raison ! Même si j’assurais à tort et à travers que ma guérison était entière et complète, je savais qu’il me fallait encore me préserver.

  Monsieur Ryef, nous avons un énorme problème. Une immense quantité d’énergie est apparue au Nord-est du Treerian’, et nous n’avons aucune idée de son origine. Elle est très concentrée, et augmente à chaque seconde. Nous avons envoyé des sondes, mais c’est une véritable tempête autour, et elles ont été envoyées à l’eau avant de pouvoir s’approcher.

  Avez-vous essayé d’envoyer un navire ?

  Négatif, trop risqué monsieur. Les flots sont aussi déchaînés que les vents, aucun navire ne pourrait tenir.

  Un vaisseau ?

   Probablement trop long. On ne sait pas ce que c’est, mais il faut des réponses rapidement, et le temps de sortir un vaisseau, il peut se passer beaucoup de choses.

    —  Si je comprends bien, on ne peut rien faire pour aller voir ce qui se passe sur notre propre planète ?


  Il y a une solution. Il faut que vous montiez à bord d’un drone qui vous amènera à la côte, et depuis là vous monterez sur un navire. Je pense qu’il est possible que vous créiez comme une bulle protectrice autour, afin de le protéger du vent et des remous. N’est-ce pas ?

  Je fonce au port spatial.

 

En effet, un drone était prêt, et n’attendait que ma venue. C’était un vaisseau prévu pour être sans pilote, mais pouvant héberger un, voire deux passagers, et étant relativement rapide. Il ne fallut que quelques minutes pour traverser le continent, et être déposé à bord d’un navire qui, lui aussi, m’avait attendu. Un bateau de petite taille, dans lequel il n’y avait qu’une dizaine d’hommes en plus de moi-même, partit à travers l’océan. Petit à petit, nous sentîmes le vent s’intensifier, et le calme des eaux se troubla, laissant place à une agitation de plus en plus violente. Mais je n’étais pas là pour rien, et je fus le seul à ressentir les troubles par l’effort léger qu’il me fallait pour les combattre. Cependant, lorsque se dressa devant nous un mur opaque d’eau, je compris que ce ne serait pas aussi simple. Comme entouré d’un champ protecteur, le navire continua, avançant rapidement, jusqu’à arriver dans l’œil de la tempête, terriblement calme. Alors, nos regards s’élevèrent, se posant sur la source de l’alerte. Une sphère violette, relativement foncée, crépitait au-dessus de l’océan. A mes yeux, il s’agissait d’un vortex, d’une forme de trou noir artificiel. Alors, je repensai à l’avertissement.

« Rien n’est fini », avais-je lu ce soir-là. Etait-ce là la suite annoncée ? Je n’étais pas sûr de vouloir une réponse, mais je n’eus le choix. Un éclair noir sortit de la sphère et transperça le bateau, annihilant plusieurs corps au passage. Trois silhouettes sortirent alors, confirmant mon idée qu’il s’agissait d’un vortex, aussi sombres que la sphère. Les trois étaient humanoïdes, mais entièrement noires, des pieds à la tête, et chacune portait uniquement une longue cape, noire elle aussi. Suivant mon pressentiment, je sortis du bateau qui coulait, et me maintenait en l’air face aux trois corps par un vent parfaitement dosé. Oui, ils ressemblaient monstrueusement à des humains, mais sous une forme ténébreuse. Seuls les yeux et les dents apportaient de la couleur dans la noirceur des trois. Trois…

Un autre éclair termina de transformer le navire et ses anciens occupants en souvenir. Je dégainai mon Mastodonte, devinant qu’il ne servait à rien de discuter. A ma grande surprise, ils ne restèrent pourtant pas silencieux, mais ne prononcèrent qu’une phrase, d’une même voix d’outre-tombe :

  Laece Ryef, nous sommes venus te chercher.

 

J’étais sur eux en même temps qu’ils terminaient de parler, et ma lame s’abattit sur celui au centre. Qui évita en me regardant droit dans les yeux, tandis que je tentais de me retourner. Je n’en eus pas l’occasion. Un poing m’atteignit en plein ventre, me faisant l’effet d’un boulet de canon. Je sentis et j’entendis plusieurs côtes se briser à l’impact, rapidement suivi par un autre dans le dos, qui faillit me rompre la colonne vertébrale. Inexorablement, je chutais vers la surface de l’eau, mais ils m’interceptèrent avant. Un pied me cueillit en plein plexus, cassant les côtes qui ne l’étaient pas déjà, et la fin commença. Chaque coup m’arrachait un hurlement, me montrait que je n’avais pas encore réellement connu la douleur. Et il y en eu beaucoup. Lorsque je ne sentis absolument plus que de la douleur en mon être, ils stoppèrent, et là, parlèrent plus

longuement :

 

   Nous sommes les Siado. Tu as atteint un niveau d’énergie trop important. Tu représentes une menace pour les dieux comme pour nous, c’est pourquoi nous sommes venus mettre un terme à ton existence. Nous sommes arrivés par une galaxie plus éloignée que toutes celles que tu peux imaginer, et le portail qui se referme est la Porte. Maintenant que tu sais, tu peux mourir serein. Ton monde ne subira rien, nous ne sommes venus que pour toi. Meurs. »