Lierk


Lierk est le personnage principal d'un roman medieval-fantasy éponyme. Ce roman se situe tout d'abord dans notre monde, avant que le protagoniste ne soit embarqué en une autre terre par des magiciens. Il découvre alors une nouvelle culture, une nouvelle vie, et de nouveaux pouvoirs qui emplissent le groupe d'espoir dans leur lutte : empêcher le roi de faire disparaître la magie dans le royaume de Zireh. S'éveillant à ses capacités nouvelles et à ses responsabilités grandissantes, Lierk ouvre les yeux sur son passé, sur l'histoire de ce lieu différent, et sur les réelles intentions de chacun.

 

En voici l'introduction :

 

La nuit. Il est amusant, surprenant, de constater que ces quelques heures illuminées de noirceur sont synonymes aussi bien de peur et d'effroi que d'espoir. Être plongé dans l'obscurité, soudain aveugle, au milieu de mille dangers potentiels, d'hommes et de femmes libérés de leur humanité quand le soleil disparaît... C'est aussi l'heure du bal, de la fête, des miracles ; ne dit-on pas que la nuit porte conseil ? Minuit est l'heure du crime, cependant c'est lorsque les douze coups résonnent que Cendrillon perd sa chaussure, enclenchant la spirale menant au bonheur.

 

Pourquoi une nuit ne pourrait-elle pas être à la fois terreur et espérance ?

 

C'est fou, les pensées qui peuvent traverser un esprit fatigué habitant un corps presque ivre. Attendais-je que quelque chose arrive ? Oui, cela expliquait pourquoi j'étais seul, immobile, devant le grand lac orné d'étoiles. Je n'étais pas capable de me souvenir comment j'étais arrivé là. Je ne savais pas pourquoi, dans le froid de janvier, une chaleur étrange m'animait. Une lueur, sur terre et dans les cieux, prenait un peu trop d'ampleur. On aurait dit qu'elle... chutait. La lumière allait croissante, emplissant le céleste d'abord, avant de couvrir monts et montagnes à l'horizon tout autant que le miroir devant mes pieds. Si j'avais pensé que ce qui me rendrait incapable de voir dans cette nuit serait un excès de clarté !

 

Quelques instants, tout ne fut que brillant et clair. Et, enfin, tout disparut. Tout, mis à part un éclair blanc comme neige, pur, immaculé. Vraiment ? Comment tout redevint sombre, alors, en un instant ? Comment, sans un bruit, avait disparu cette magnificence ? Et comment m'étais je retrouvé face contre terre ? Je ne sentais plus de chaleur, je ne voyais plus d'étoiles sur l'eau. Plus que le froid prenant, mordant, et une peur sans nom. Qu'était ce ? Pourquoi ici, maintenant, devant moi ? C'était anormal, quelque chose allait de travers. Mon dieu, que quelqu'un m'aide ! Qu'on me rende la vue, qu'on me sauve ! J'ai peur, je suis paralysé, étouffé, tremblant ; toujours aucun mot ne sort de ma bouche. J'ai l'impression que la mort arrive à moi. Était-ce alors la fin ? Ce fut ma dernière pensée.

 

Des piaillements d'oiseaux, le bruit du vent soufflant dans mes oreilles. Un bien agréable au-delà, si l'on faisait abstraction de ce froid terrible. Le même froid que... Ouvrant mes yeux aussi vite que je pensais, la stupéfaction m'enlaça sans douceur. Couché dans la neige, devant le grand lac gelé, j'étais vivant ? Je m'étais juste endormi ?

 

« Hé, ça va ? Qu'est-ce tu fais couché dans la neige ? »

 

Je ne connaissais pas cette voix, mais elle ne pouvait s'adresser qu'à moi. Engourdi comme jamais auparavant, je me retournai, jusqu'à faire face à mon interlocuteur. Qui s'avéra être un groupe, à nouveau comme je n'en avais jamais vu. Deux hommes, deux femmes. Des couples ? Non, il émanait d'eux quelque chose d'étrange, de puissant. En avant, probablement celui qui m'avait parlé, un jeune homme ne portant qu'une longue jupe et une veste ouverte, aussi noires que ses cheveux d'ébène. Il me fixait avec de grands yeux bleus comme le ciel, m'offrant un sourire merveilleusement sincère.

 

« T'as besoin d'un coup de main ? Hé, tu m'entends ? poursuivit-il

 

- Ou-Oui, je t'ent-t-tends, articulais-je du mieux que je pouvais. Et un coup de-de main serait pas de ref-refus. »

 

Sans hésiter et toujours aussi jovial, il attrapa ma main avant que je n'esquisse un geste et me releva avec aisance, aussi simplement que si j'avais été un enfant.

 

« Tu dois être le contact dont on nous a parlé. Enchanté ! Je suis Ifoy, l'autre c'est Bujh, et les deux gonzesses Dilk et Lins. Il a l'air chouette ton monde, tu nous fais visiter ? »